L’AFMI a été invitée à participer aux auditions réalisées dans le cadre des chantiers de la Justice s’agissant de l’adaptation de l’organisation judiciaire à la chancellerie le mardi 21 novembre 2017.
Elle a ainsi été entendue par MM. Dominique Raimbourg et Philippe Houillon, anciens députés et présidents de la commission des lois de l’Assemblée Nationale, et par des membres de l’inspection générale de la Justice.
Si les questions de simplification de la procédure pénale et de numérisation ont été expressément écartées des débats, l’AFMI a tenu à réaffirmer son opposition à la création d’une procédure de saisine du juge des libertés et de la détention avant que l’enquête diligentée par le parquet né soit complète.
S’agissant de l’organisation judiciaire, l’AFMI a suggéré que soit ouverte une réflexion sur la création d’une juridiction nationale en matière de lutte contre le terrorisme et contre les infractions économiques et financières les plus complexes, disposant de ses propres moyens et d’une police judiciaire autonome.
En revanche, l’AFMI a souligné que le regroupement de juridictions, notamment pour l’ensemble de la région parisienne, risquerait de créer des difficultés pour le justiciable, mais aussi d’éloigner les magistrats des spécificités de fonctionnement propres à chaque ressort, d’empêcher le développement d’initiatives locales adaptées, de pénaliser leur capacité de contrôle des procédures et de l’exécution de leurs décisions.
Interrogée sur la modification du critère de dessaisissement entre les juridictions infra-pôles et les juridictions pôles, l’AFMI a fait valoir que les conditions de dessaisissements devaient être plus souples et adaptées aux procédures. Dès lors, l’AFMI a préconisé qu’au lieu de la nature criminelle des faits, critère qui oblige aujourd’hui les juridictions infra-pôles à se dessaisir au profit des juridictions pôles, soit retenu le critère plus souple de « complexité » de la procédure, et qu’un mécanisme de recours comparable à celui existant en matière de cosaisine soit mis en place.
L’AFMI s’est également prononcée en faveur de la collégialité du juge des libertés et de la détention statuant en matière de détention provisoire, et de la création d’une procédure de comparution simplifiée devant la cour d’assises pour les procédures d’information judiciaire les plus simples et à l’issue desquelles les mis en examen reconnaissent leur responsabilité pénale.
Enfin, l’AFMI a manifesté son souhait d’être associée aux réflexions qui seraient conduite en matière de numérisation des procédures pénales.
L’audition a duré un peu plus d’une heure et a permis des échanges que l’AFMI souhaite utile, malgré les délais trop contraints de consultation.