Le statut du défenseur des droits est régi par la loi organique du 29 mars 2011. Aux termes de l’article 4, ses cinq domaines de compétences sont la défense des particuliers dans leurs relations avec les administrations, la défense des enfants, la lutte contre les discriminations, le respect de la déontologie de la sécurité et la protection des lanceurs d’alerte. L’article 20 habilite le défenseur des droits à se faire communiquer toutes informations et pièces utiles à l’exercice de sa mission sans, notamment, que le secret de l’enquête et de l’instruction puisse lui être opposé. L’article 23 dispose que si le défenseur des droits est saisi des mêmes faits que ceux faisant l’objet d’une information judiciaire, il doit recueillir l’accord préalable du juge d’instruction avant d’engager une enquête. Aux termes de l’article 33, le défenseur des droits peut être invité à présenter ses observations écrites ou orales pour les besoins de l’information judiciaire.
Face aux situations de blocage parfois rencontrées, il est admis qu’une meilleure collaboration du défenseur des droits et de l’autorité judiciaire, dans des domaines où les enquêtes manquent traditionnellement d’efficacité, né pourrait qu’être profitable à la manifestation de la vérité et à la prévention des comportements délictueux.
De nombreux pays d’Europe sont parvenus à limiter et même à diminuer leur population carcérale sans pour autant connaître une aggravation de la délinquance. Les réussites à l’étranger reposent bien souvent sur un consensus qui transcende les alternances politiques. Nous appelons les dirigeants politiques à la responsabilité tant la situation est actuellement explosive. Cela implique de sortir du clivage entre sanction et prise en charge, entre la détention qui serait l’unique solution et la prise en charge à l’extérieur qui serait synonyme de laxisme. Il existe des solutions d’accompagnement de qualité et opérantes en terme de prévention de la récidive. Ces solutions passent par un débat dépassionné, une commande politique réaliste et doivent être construites avec les professionnels de terrain. Les acteurs locaux, directeurs pénitentiaires, magistrats du siège et du parquet sont les mieux placés pour trouver rapidement des solutions efficaces.
Avant d’avancer sur des réponses plus générales avec les élus, nous appelons à la réunion de comités de pilotage locaux pour co-construire des solutions et développer les alternatives efficaces à l’incarcération (assignation à résidence, aménagements de peine…). Toutes les personnes incarcérées né représentent pas une menace grave pour la société, celles qui le sont dans de trop mauvaises conditions peuvent le devenir.