• 30/03/2018 • Le juge d’instruction de nouveau menacé !
Si l’AFMI se félicite que certaines de ses propositions concernant l’enquête contradictoire qu’est l’instruction aient été en partie reprises, elle s’alarme de la marginalisation du juge d’instruction dans le projet dans le projet de loi de programmation pour la justice 2018 – 2022, de la désorganisation envisagée de la chaîne pénale par la méconnaissance de l’obligation de saisir le juge d’instruction en matière criminelle, de l’atteinte aux droits de la défense au profit de pouvoir accrus pour le procureur de la République dont les perspectives d’indépendance ont pourtant été écartées par le gouvernement.
L’AFMI estime que la possibilité pour le parquet de mettre en œuvre des écoutes et techniques spéciales d’enquête pour toute infraction est en contradiction avec l’obligation de saisir un juge d’instruction en matière criminelle, et va obérer davantage la transmission de ces procédures sensibles au juge d’instruction, tout en limitant le respect des droits de la défense durant l’enquête.
L’AFMI constate que les conditions trop restrictives posées aux constitutions de partie civile vont pénaliser l’enquête qui en découlerait, voire interdire le recours de chacun à un magistrat indépendant.
L’AFMI estime enfin que la création d’une nouvelle procédure de comparution différée porte une atteinte excessive au principe du contradictoire, donc aux droits de la défense : les tribunaux correctionnels n’auront pas les moyens de le mettre en œuvre utilement comme le fait le juge d’instruction, et des complexités procédurales et une augmentation des détentions provisoires sans suivi réel, en résulteront.